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Baladance

    Voici la Fabulette histoire des équilibrances d’un petit bonhomme au nom de Balance.

 

     Vous vous en doutez certainement, Balance était un garçon plein d’hésitation. Il ne savait jamais quelle direction choisir. Quand il devait prendre une décision, il se posait milles et unes questions, et finalement… ne décidait jamais rien.

Balance oscillait à droite, puis à gauche, observant les pour, les contre, les points, les contre points, pour essayer de choisir le meilleur chemin. Difficile pour lui d’avancer sans regretter, car en prenant une direction, il avait peur de rater quelque chose de l’autre côté. Et si ceci, et si cela, il était plein d’héssitation.

Par exemple lorsqu’il rencontrait une petite bonnefemme qui lui plaisait, il pensait l’instant d’après : « Et si c’était son amie qui était mieux pour moi… ». A moitié ici, à moitié là, Balance n’était pas sûr de ses pas, en grand écart mental entre çi et ça. Ainsi, il passait sa vie à transiter en hésitance, équivoguant sur les flots comme un navigateur en manque d’assurance. Pourtant, il désirait vivre pleinement, mais, facile à dire et dur à faire, il ne savait pas comment.

 

     Le jour de ses 28 ans, Balance prit son sac à dos et décida de partir de chez ses parents. Décida-t-il réellement ? A vrai dire, il fut incité intensément à sortir. Sortir du cocon, de sa chambre, de sa maison où il s’était mis en hivernation pour éviter toute glissade sur du verglaçon.

« Balance, tu ne peux plus rester enfermé, il est temps de grandir. Tu dois vivre ta vie, il est l’heure pour toi de partir. »

Ainsi, ce jour-là , Balance enfila ses guenilles et s’en alla.  A peine avait-il fait quelques pas, que la peur le prit dans ses bras. Peur du paradis ou peur de l’enfer, peur de se faire mal ou peur de mal faire. Heureusement pour lui, il n’y avait qu’un chemin, il continua sa marche pour prendre sa vie en main.

 

     Cela aurait pu continuer comme cela longtemps, mais la vie est une école, pour petits et grands enfants.

Alors que les nuages apparaissaient dans les cieux, le chemin sur lequel avançait Balance se sépara en deux. Intersection, interquestion. A droite, à gauche, lequel était le mieux ? Il regarda autour de lui à la recherche de quelqu’un qui pourrait  le conseiller… mais il n’y avait personne. Le vent commençait à souffler fort, de brise en rafales, Balance en hésitance pesant le bien et le mal. 

A droite , le chemin paraissait serpenter à travers les montagnes, à gauche, il s’en allait au milieu des campagnes.

A droite, c’était l’horizon des soleils se levant, à gauche il pourrait s’endormir bercé par le soleil couchant.

A droite, il y avait pleins de fleurs colorées emplies de délicatesse, à gauche de grands arbres rêveur,  des anciens pleins de sagesse.

A droite ,  il faisait plus chaud, à gauche plus doux, à droite, plus d’eau , à gauche plus de cailloux.

Il aurait voulu l’un et l’autre, mais ce n’était pas possible, il était un et lorsqu’on est un, on est indivisible . Son château de cartésien commençait à trembler, puis c’est un mur de doutes qu’il se prit de plein fouet. Il oscilla, vacilla, et s’écroula sur le sol. Encore sonné, et même déraisonné, il se mit parler tout seul.

     « Je ne sais pas à qui je parle, peut-être ai-je déjà sombrer dans la folie, mais si quelqu’un m’entends, guidez-moi je vous supplie… »

 

     Rien ne se passa , en tout cas pas comme l’aurait pensé son esprit. Balance pleurait à chaudes larmes. Du fond de l’âme,  de larmes noires en larmes blanches, larmes d’hommes et larmes de femmes qui sans choix vivent sans chance. Son cœur bien lourd qui portait un sac à doutes s’allégeait de ce poids, chaque doute devenant goutte.

Bien que plus léger, il n’était pas plus sûr de lui. 

Le vent qui se levait lui souffla quelques mots : 

« Laisse-toi balancer, de droite à gauche , de gauche à droite, vas-y sans hésiter, tu as le droit d’être maladroit. La vie est un mouvement, et ce mouvement sera dansé, si tu y engages ton corps, ton cœur et tes pensées. »

 

     Balance, immobile, sentit un air du vent le traverser. Son bassin oscillait lentement, devant, à droite , derrière, à gauche, et ainsi de suite. Son buste suivit ce mouvement , puis ce fut autour de la tête. Des petits ronds, des petits cercles, d’abord timide et malhabile. Autour de lui, le vent dansait, heureux comme tout de voir ce petit bonhomme entrer dans la mouvance. Il souffla un peu plus fort et fit que l’air devienne dense. Balance eu dit que le vide autour de lui ne l’était plus tant. Comme si son corps se déplaçait dans l’eau, comme si chaque mouvement entrainait le suivant sans efforce, quelque chose de naturel, d’intuitif et logique, unissant les opposés il entrait dans la dialogique.

Il universait ses contraires, du côté droit au côté gauche, passant par devant, au milieu, derrière,  traçant un huit infini au travers de l’air. Son corps se lâchait, et chaque mouvement prenait de l’ampleur. De l’épaule à son coude, puis jusqu’au bout des doigts, dans le silence de la lenteur. 

Il n’était plus question de choisir, de chance ou de malchance, il était réponse de ressentir dans une relâchance.

 

     Balance était toujours au même endroit , mais était-il vraiment le même? Ses jambes commencèrent à bouger. Il était encore au croisement des chemins.

Qui donc le poussa,  son esprit, son cœur, son corps, ou peut être les trois, quoiqu’il en fut, il se pencha vers l’avant et fit un premier pas. 

 

Poum

 

     Il y mit tout son poids. Puis un nouveau déséquilibre et ce fut le second pas. 

 

Pim. 

 

   Et il continua sa marche, ressentant pour la première fois la déséquiliberté. Il avançait bien que toujours sûr de rien. Ou peut-être si, sûr qu’il avançait sur un chemin. Il réalisa que la vie n’était pas une course, mais une douce promenade, où dans la danse du vent, il ne tenait qu’à lui d’apprendre à flâner.

 

    C’est ainsi que chacun de ses mouvement se déliant et devenant danse, Balance commença la plus belle des balades et devint…Baladance.

 

Ironie du destin, quelques kilomètres plus loin, le chemin qu’il avait choisi croisa le second. Baladance fut pris d’un grand fou rire, car la vie venait de lui apprendre la plus belle des leçons. 

A droite , ou à gauche, là n’était pas la question, ce qui importait au fond, c’était l’intention. 

 

     Il reprit sa route, prenant une grande inspiration, laissant derrière lui ses doutes, et portant vers l’avant toute son attention.

 

     FIN

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