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Passionnance

    Voici la fabulette histoire étonnante et pleine d’émotions, d’une petite bonnefemme au nom de Passion.

 

    Vous vous en doutez certainement, Passion était une fille pleine d’excitation, comme qui dirait toute feu toute femme. Elle brûlait d’envies, d’horizons infinis, et c’est cela qui la faisait se sentir…. en vie. A la regarder se mouvoir en tournoyant, on eut l’impression d’un ouragan.

 

    A cette époque, un grand désir crépitait dans son intérieur, elle voulait connaitre le secret de l’île du Bonheur. Cette île qui, disait-on, apportait douceur et chaleur, où l’on connaissait ni peines ni peurs.

Où était cette île ? Elle n’en avait pas la moindre idée. Mais elle en était Passionnée. La voilà qui virevoltait, allait ici et là, questionnant tout ceux qu’elle croisait sur le chemin. 

    « Je cherche l’île du Bonheur , savez-vous où elle se trouve? »

Personne ne pouvait lui répondre. De plus, les gens se méfiaient de cette petite bonne femme qui tornadait leur esprit avec sa mouvante énergie. 

Passion commença à se sentir tremblotante…

    « Il faut que je la trouve vite, je ne saurai attendre plus longtemps. »

Il est vrai que depuis toute petite, ses désirs s’accomplissaient… immédiatement.

Il faut dire que sa vie était assez passionnante, elle en avait vu des lieux, des personnes tout à fait étonnantes . Mamy Folie et son Eau de vie Pétillante. Papy Colère et ses Éclairs foudroyants. Maman Chocalin, et ses Croustillances…

Mais elle n’était toujours pas satisfaite. Il y avait toujours cette petite île qui trottait dans sa tête.

Finalement, elle eut l’information qu’une vieille Mère Grand connaissait l’emplacement de l’île du Bonheur. Selon les légendes, elle y aurait passé quelques douces heures. Elle vivait, disait-on, dans une petite cabane au milieu des bois. Pas n’importe lequel. Le bois des Temps. Passion y partit en coup de vent.

    Elle  arriva devant une forêt, une très vieille forêt avec des arbres aux racines apparentes. Il y régnait une atmosphère très douce et bienveillante, mais Passion sentit quelque chose en elle qui brûlait d’impatience.

    « Allons vite trouver cette cabane en bois ! » 

Elle commença à s’aventurer, bondissant à travers la foret. Son sang bouillonnait, elle en était rougeoyante. Elle allait toujours plus vite. Elle ne s’aperçut pas que la forêt s’assombrissait au fur et à mesure de ses pas. Les derniers morceaux de ciel disparurent, les feuillages des ancêtres recouvrant le dessus de sa tête. 

 

    La lumière du Soleil laissa place à l’Ombre. Une peur se glissa en elle.

Le vent qui soufflait fort autour attisait son feu de joie,  lui brulant le fond de l’estomac. Le vent lui faisait tourner la tête, elle ne savait plus où elle se trouvait. Elle perdait tous ses repères.

Le Bois des temps devint son labyrinthe de Pan.

Tout était identique autour d’elle. Elle regarda en arrière pour retrouver le chemin, mais c’était en vain. N’ayant pas observé où ses pas l’emmenaient, à présent, elle ne savait plus par où elle était… passée. Prise dans le feu de la passion, elle s’était voilée les sens, et en avait perdu celui de sa quête. Elle qui nourrissait sa flamme de désirs toujours plus ardents s’en était aveuglée.

 

    Elle s’assit sur la Terre, ne sachant plus quoi faire et ferma les yeux un moment. Pour la première fois, Passion se posa et se re-posa. Elle se sentait…. lourde. Voilà qu’elle prenait conscience du poids de ses désirs, et son dernier était apparemment trop lourd à porter. Elle désirait  s’y accrocher encore à cette île, son nid d’île. Mais en en perdant le sens et la direction, elle s’était perdue.

L’air de rien , la Terre peut être bien dure si l’on a pas appris à chuter, à se chuter soi-même en apaisanteur d’un silence. Ce silence  si long et si lent, pour quelqu'un de la folie des vents. Une grande vague de tristesse la submergea. Passion n’avait jamais ressenti cela, mais il fallait plonger dans la mer pour être en paix.Ses immenses vagues intérieures, ne trouvant plus de courants d’êtres, commencèrent à s’apaiser. 

Peu à peu, son flot de pensées se calma. Après la tempête, vint le temps de la Calmie. De Passion à Compassion.

Soudain, des couleurs se reflétèrent sur ses yeux encore mouillés. Lorsque le feu rencontre l’eau, que la pluie se mêle au soleil, voilà qu’apparait… L’arc en ciel.

Elle ne sut pas pourquoi, mais ces couleurs traçaient, dessinaient un chemin devant elle. Était-ce un mirage ? Un miracle? Il n’y a que rage qui les sépare, et celle-ci venait de prendre l’eau-rage. Un coup-rage remit Passion debout et l’emmena sur la voie de ces lueurs colorées. Elle ne courrait plus cette fois, elle marchait, un petit pas après l’autre. Vers où et pourquoi ? Elle ne savait plus .

Sa petite flamme qui ne l’éblouissait plus lui faisait voir une nouvelle voie.

 

    Finalement, elle arriva dans une clairière, au milieu de laquelle se trouvait une petite cabane en bois. Assise dans l’herbe au milieu d’un jardin, se trouvait une Paisible Mamie, une tasse de thé à la main. Elle lui fit la même impression que les vieux arbres de la foret. Un corps d’écorces dans lequel s’écoulait une sève de sérénité.

    « Je ne dirai pas que je t’ai attendu, ce serait te mentir. Mais j’ai eu comme l’intuition que tu allais venir. »

C’est ainsi que Passion rencontra … Patience,  Grand-Mère Patience.

    « Ce que tu viens de vivre n’est pas de tout repos, et je crois deviner que ta flamme a pris l’eau. Tu es belle Passion, mais tu brûlais d’envies. L’île du Bonheur? C’est la recherche de toute une vie. Et ce n’est pas en courant en tout sens que tu la trouveras. Mais cela, je crois que tu l’as compris… »

 

    Passion n’était plus tout à fait la même. Son feu, naguère si brûlant lui apportait maintenant une douce chaleur heureuse. 

A travers ce chemin jusqu’à Patience, entre désirs et souffrances, Passion devint … Passionance. 

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